Jeudi 20 novembre, à « la Mère Royaume », la Société Littéraire a eu le grand plaisir de remettre son prix 2025 à Marie Beer pour son ouvrage Être de papier aux éditions Encre fraîche.

Sous la présidence du professeur Jacques Berchtold, la commission du « Prix de création littéraire », composée des membres internes Jérôme Joliat, Frédéric Saenger et Jacques Berchtold, et de deux membres extérieures Céline Argento et Ann Bandle, a lu au cours des derniers mois de très nombreux ouvrages pour en extraire et en faire émerger, avec enthousiasme, une magnifique lauréate.
La soirée, rythmée par des intermèdes musicaux, a ainsi vu le jury récompenser cette brillante écrivaine pour ce livre qui questionne les vérités et la réalité de manière philosophique.
Une fois de plus, des moments d’une grande intensité pour les membres de la Société et ses nombreux invités !
Il est important de souligner le brillant et immense travail effectué par la Commission de lecture de la Société Littéraire, nos plus chaleureux remerciements leur sont adressés.

L’auteure et le livre :

Née à Genève, Marie Beer est femme de théâtre aussi bien que romancière. En 2010 l’Université de Genève lui décerna le Prix Hentsch pour sa pièce Le Naufragé. En 2021, sa pièce L’Imposteuse reçut le Prix de la Société Genevoise des Écrivains. En 2024, son roman Patate chaude remporta le Prix littéraire de la Centrale Canine.

Être de papier, 9e roman de Marie Beer, raconte le naufrage d’une relation de couple à partir du moment où le mari, Yann, devient obsédé par le jugement qu’il porte sur un mensonge découvert. Alors que sa femme Aline est brutalement accidentée, le choc qui s’ensuit se situe dans un ordre de réalité complètement inattendu. Yann découvre qu’Aline lui mentait lorsqu’elle convainquait son entourage d’une prétendue activité d’enseignante de littérature, qui depuis dix ans n’existait pas. Faisant front face à sa condamnation de mythomane, l’épouse et mère reproche à son mari les valeurs illusoires et la fausse réalité sur lesquelles il a fondé leur foyer, et qui l’ont poussée à s’inventer un alibi pour donner le change à des attentes sociales mal placées, et pour lui procurer le temps de vivre et de rêver. Au flagrant délit (qui est cet Être de papier auprès de qui il croyait vivre heureux ?) succède une introspection virtuose sur ce qu’est la réalité du « vivre ». Quel est, des deux, le véritable être de papier ? Qu’apprend au mari sur lui-même l’imposture à laquelle sa femme a recouru et qu’est-ce qu’une réalité de papier ? L’imposture, comme condition de ménager un espace où rêver, vaut mieux que l’effacement. En ultime instance, n’est-ce pas une saine confusion que l’écrivaine créatrice de créatures de papier introduit entre les niveaux de réalité de son lecteur désormais privé de certitude faussement rassurante ?