COMMUNIQUÉ DE PRESSE du 7 novembre 2024
La Société littéraire de Genève attribue son Prix 2024 au roman Beatenberg de Sophie Barth-Gros (Éd. de l’Hèbe, 2024).
La Société littéraire de Genève est un cercle d’amis des lettres créé en 1816 ayant son siège à Genève. Chaque année, la Société remet un prix littéraire à un auteur suisse romand important, pour l’un de ses ouvrages publiés récemment. Pour son édition de 2024, le jury a décidé de couronner Beatenberg de Sophie Barth-Gros à l’unanimité: «À une situation historique réunissant des acteurs proéminents de la culture est conférée une densité dramatique saisissante. L’interaction entre les personnalités de sexes et de générations différents et le huis-clos dans le cadre d’un séjour alpestre singulier de l’après-guerre se trouvent heureusement noués. L’érudition reste discrète et le récit dense et bref permet d’apprécier une maîtrise stylistique remarquable.»
Dans ce roman, l’auteure relate une rencontre de grands noms de l’art et de la littérature dans une colonie pour artistes au coeur de la Suisse, à Beatenberg, durant la fin de l’été 1922. Le poète Rainer Maria Rilke et sa compagne l’aquarelliste Baladine Klossowska rejoignent le fils de Baladine, le futur peintre Balthus alors adolescent. Le trio croise la sculptrice Margrit Bay. Ces personnages se retrouvent dans ce lieu de villégiature isolé des montagnes bernoises à une époque où le tourisme conjugue le séjour dans des hôtelleries de luxe, la jouissance de paysages magnifiques (vue sur le lac de Thoune, l’Eiger le Mönch et la Jungfrau) et le bienfait des bains de bon air alpin d’altitude. Le roman s’attache aux relations et interactions complexes de ces acteurs de la vie artistique du 20e siècle, réunis loin du fracas des grandes villes souffrant au lendemain de la Première Guerre mondiale. Il s’interroge sur la création et le rôle important qu’y jouent les expériences d’enfance et de jeunesse, la vie en bonne société, au contact de la nature mais aussi la spiritualitéì. Ces éléments tissent une toile de fond servant de cadre et de contexte à l’amour. Baladine fut d’ailleurs le dernier amour de la vie mouvementée de Rilke.
La lauréate, Sophie Barth Gros, tient à remercier particulièrement la trentaine de personnes impliquées dans la construction, la parution et la diffusion de ce livre: «Je suis très flattée que ce texte de collaboration mûri, pour paraphraser Rilke, en travaillant, en réfléchissant, en essayant, hors de toute influence de son temps, soit couronné d’un prix de création littéraire à l’unanimité d’un jury dont chaque membre représente un important maillon de la chaîne du livre. « Beatenberg » trouve ainsi une place consacrée dans l’univers littéraire francophone. Je remercie avec émotion tous les membres du jury dont le choix signifie à titre personnel une nouvelle étape conséquente dans mon rapport au littéraire. » Sophie Barth-Gros enseigne l’histoire de l’art au CFPArts et à l’Ecole supérieure de bande dessinée et d’illustration de Genève. Elle a étudié l’histoire, les sciences des religions et l’histoire de l’art à l’université de Lausanne. Elle est diplômée en pédagogie de l’université de Genève et de la Haute école fédérale en formation professionnelle. Elle a profité en 2020 du programme de mentorat de l’Institut littéraire suisse de Bienne. En 2019, sa nouvelle Agnès est remarquée au Prix d’écriture de la Ville de Gruyères (PEG. À l’abade…, Éditions de l’Hèbe, 2019). Elle signe un premier roman Augusta aux Éditions de l’Hèbe en 2022.
Jury de lecture 2024 de Commission du Prix : Prof. Jacques Berchtold (président), Céline Argento (journaliste), Ann Bandle (auteure ; ancienne directrice de la Fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature, ancienne présidente des Rencontres de Coppet), Jérôme Joliat (ancien président de la Société littéraire), Frédéric Saenger (libraire).
